Lors de la création d’une entreprise, on entend souvent parler de business plan. Il semble parfois être un terme assez générique, regroupant tout et rien à la fois. C’est en réalité un véritable outil stratégique qui va vous servir tout au long de votre parcours comme document de travail mais également comme outil de communication pour des tiers.
Il explique avec méthodologie ce que vous souhaitez faire, comment, quand, par quels moyens et démontre la viabilité de votre projet.

Propre à chaque entité, le business plan est unique selon le secteur et l’activité de la société. Il n’en existe donc pas 2  similaires en tout point. Par conséquent, ne perdez pas votre temps à chercher un « modèle type » de business plan pour votre idée, il va falloir y mettre de l’huile de coude afin de décrire ce que vous souhaitez mettre en place. C’est un document très complet, dont je vous propose le décryptage d’une trame présentant les grandes parties. 

Qu’est ce que le business plan ?

C’est un document complet présentant votre nouvelle entité et ses fondements. Généralement constitué de 20 à 30 pages, il retrace votre projet, de son histoire à la future concrétisation de celui-ci. Bien qu’assez « libre » dans la forme de rédaction (word, powerpoint), je vous recommande d’utiliser un logiciel de traitement de texte dans le cadre de la rédaction de votre business plan et d’envisager par la suite une déclinaison au travers de slides si besoin, afin de le présenter de manière plus synthétique. 

Le business plan va permettre de décortiquer le projet de manière stratégique. Rien ne doit être laissé au hasard. Vous allez pouvoir définir de façon précise votre idée puis la contextualiser au moyen de recherches, études, d’objectifs, de choix (partie textuelle du document) et la concrétiser de manière chiffrée (partie financière).

Pour se faire, le business plan doit être composé de différentes catégories, dont certaines sont obligatoires, d’autres demandant des adaptations selon le cas (produit/service, secteur activité, nouvelles technologies…)

Les grandes parties du business plan

Comme je vous l’ai dit ci dessus, on peut donc synthétiser le business plan en 2 parties.

Commençons par la partie textuelle :

le business plan débute toujours par « l’executive summary ».

Résumé stratégique de l’ensemble du business plan, il reprend les principaux fondamentaux de ce dernier. Ce document est donc la dernière étape de rédaction de votre document, bien qu’il s’y trouve en première page. Il est nécessaire d’avoir l’ensemble des informations à votre portée pour réaliser un document pertinent. Il est très important de soigner la rédaction de l’executive summary : c’est la première chose que votre lecteur aura de votre projet à sa disposition pour se forger un avis. Il doit être concis et clair à l’instar d’une quatrième de couverture d’un ouvrage.
N’oubliez pas le dicton qui dit : “vous n’aurez jamais une deuxième chance de faire une bonne première impression.

S’ensuit une présentation du projet.

Il s’agit d’expliquer votre idée, votre vision, le contexte dans lequel elle a évolué et son aboutissement. Cette présentation est bien évidemment plus détaillée que l’executive summary. Vous pouvez détailler dans cette partie la passion, votre histoire vos valeurs qui vous animent et vous relient à votre projet.

On entre dans le vif du sujet avec la partie documentaire.

Vous devez collecter un maximum d’informations pertinentes du marché sur lequel est situé votre projet afin d’effectuer les premiers choix stratégiques. Vous commencez donc réellement à piloter votre future entité. Pour cela, il faudra réaliser une étude de marché* (interne et externe ainsi qu’une étude terrain). Vous pourrez, pour vous aider, utiliser différents outils tels que l’analyse SWOT (le plus connu et général), les 5 forces de M.Porter, le modèle PESTEL… L’ensemble de ces informations permettent de savoir s’il existe une place pour votre projet sur le marché. Vous allez en tirer vos premières conclusions à présenter sous la forme d’un diagnostic/synthèse.  

Par la suite, il faut définir les objectifs.

Définir des objectifs revient à expliquer comment votre entreprise va parvenir à sa finalité. Ils sont les moyens (actions, ressources) à mettre en oeuvre pour atteindre votre but. Les objectifs peuvent être quantitatifs ou qualitatifs.
Vous pouvez, pour vous aider, avoir recours à la méthode SMART ou MALIN.

Puis s’attaquer au marketing stratégique. 

La segmentation*, le ciblage* et le positionnement* sont les 3 parties qui définissent le marketing stratégique de votre projet. Je vous conseille très fortement de les réaliser dans cet ordre afin de conserver une cohérence dans votre rédaction et stratégie. Pour définir un positionnement cohérent, il faut connaître les besoins de ces cibles, qui sont elles mêmes précisément définies grâce à la segmentation. 

Afin de définir le marketing opérationnel.

Aussi appelé marketing mix, il concentre les « 4P » : produit, prix, place, promotion. C’est à dire la définition précise de votre produit (ou service) proposé, le prix que vous allez lui attribuer, le(s) lieu(x) où vous souhaitez le vendre et enfin les moyens que vous allez mettre en oeuvre pour communiquer autour.


Pour terminer avec le business model.

Il formalise le mécanisme de création de valeur. Pour résumer de manière assez simple, il répond à la question suivante  : « comment l’entreprise va-t-elle gagner de l’argent ? » Au fur et à mesure de vos recherches, et de l’élaboration plus en détail de votre idée, une stratégie va se mettre en place. Le business model va résumer de manière synthétique cette dernière. Il existe plusieurs types (enchère, low cost, abonnement) de business model et outils (par exemple le modèle CANVA) pour le définir.  

Enfin, le choix de la forme juridique et les moyens (humains, matériels, équipements) à mettre en oeuvre devront être également expliqués en cohérence avec votre activité. 

puis vient la partie chiffrée :

Doivent être détaillés le plan de financement initial (autrement dit le bilan financier de départ), le compte de résultat sur 3 ans, le plan de trésorerie, le seuil de rentabilité et enfin le plan de financement sur 3 années. Prenez garde à ne jamais sous-estimer les coûts ou surestimer le chiffre d’affaires : le but ici est de prouver la véritable viabilité financière de votre projet. Il ne serait pas utile de lancer votre entreprise si cette dernière n’est pas rentable, ni génératrice de trésorerie. C’est le nerf de la guerre.

Son utilité et ses lecteurs

Le business plan est dans un premier temps destiné à vous, créateur du projet : vous allez mettre par écrit votre idée, hypothèses et la manière dont vous souhaitez voir évoluer votre entité. Ainsi, vous vous assurez de la bonne cohérence de votre démarche. Par ailleurs, en cas de doute après le lancement de votre entreprise, votre business plan sera toujours utile pour vous rappeler vos objectifs et la direction stratégique voulu pour votre projet.

Pour les autres parties prenantes (collaborateurs, banquiers, investisseurs), il va venir appuyer votre expertise et rassurer quant à la fiabilité mais aussi (et surtout) la rentabilité de votre entreprise. En présentant votre projet en adéquation avec son marché, vous séduirez ces tierces personnes, les convaincrez de vous suivre dans cette aventure puisqu’ils y trouveront un avantage financier.

Vous doutez de la nécessité de rédiger un business plan

Bien qu’il puisse paraître fastidieux et quelque peu « mystifié » par le flou qui peut tourner autour, la rédaction du business plan est essentiel et nécessaire. Il va vous permettre de mettre par écrit avec une méthodologie toutes les idées qui bouillonnent dans votre tête et d’en certifier la bonne cohérence. Il va assurer la fiabilité de votre idée par rapport au marché puis la décliner sous forme d’objectifs et de décisions stratégiques. Outre l’aide à la décision évidente (vous possédez au travers de ce document l’ensemble des informations nécessaires pour trancher de manière optimale et stratégique), c’est un outil prouvant le sérieux et le professionnalisme de votre démarche.

L’ensemble des notions et termes abordés dans cet article n’ont pas pu être vues en détail : il s’agit ici de vous présenter les grandes lignes du business plan que chacun peut être susceptible d’utiliser pour son projet.
C’est à vous de choisir la manière dont vous souhaitez rédiger
votre business plan. Il est l’extension papier de votre idée.
Par ailleurs, les outils à développer au sein de votre document sont à choisir en cohérence avec votre entreprise.

Par exemple, il peut être utile pour vous d’utiliser les 5 (+1) forces de M.Porter, alors qu’elles n’apporteraient aucune information supplémentaire pour un autre type de projet.
On peut assez vite être désarmé face à la quantité d’informations nécessaires pour la rédaction du business plan et la manière de les mettre en place. Mais en décortiquant chacune des parties, le travail vous semblera moins laborieux et très cohérent.

* retrouvez la définition de ces termes dans le glossaire.

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